Tout savoir sur la stabilisation vidéo pour les vidéastes de sport
Dans cet article je vais vous parler de l'évolution de la stabilisation en vidéo de sport. Nous verrons de manière chronologique toutes les technologies qui ont existé, qui existent encore et leurs avantages et inconvénients. Beaucoup de vidéastes pensent à tort que l'apogée de la stabilisation est le gimbal. Et beaucoup pensent ainsi à tort que le gimbal est le roi de la stabilisation. C'est complètement faux à mon sens tout simplement car il existe énormément de types de stabilisation différentes. Chaque moyen de stabilisation à été imaginé et créé pour répondre à un besoin bien particulier et un type d'utilisation et il n'y a ainsi, pas de stabilisateur tout-en-un. Chaque type de stabilisation vidéo a son usage particulier, ses qualités et ses défauts. C'est pourquoi il est intéressant de connaître toutes ces méthodes à mon sens. Aussi, il peut être intéressant d'apprendre et connaitre les différentes méthodes et si vous souhaitez devenir un meilleur vidéaste de sport.
Si c'est le cas, je vous propose donc de découvrir par ordre (presque) chronologique :
Nous ferons ensuite un focus détaillé sur les deux les deux grands types types de stabilisateurs modernes qui sont particulièrement utiles aux vidéastes de sport. Je parle bien sur des steadicam (glidecam) et des gimbal électroniques.
Pour finir je vous donnerai mon avis sur le meilleur stabilisateur pour les vidéastes de sport.
Introduction
Le plan fixe
Le stabilisation en mouvement
Le PAN and Tilt au trépied
Le Dolly et la grue
La stabilisation inertielle
La stabilisation mécanique : Glidecam et Steadicam
La stabilisation interne IBIS / stabilisation du capteur et des objectif
La stabilisation électro-mécanique : Gimbals
La stabilisation logicielle
La stabilisation gyroscopique
Le Warp Stabilizer
La stabilisation logicielle
Le cas des drones
Quel stabilisateur est fait pour vous ?
Introduction
Quand on parle de vidéo de sport on imagine directement des superbes plans tout en mouvement avec la caméra qui suit les athlètes (de manière plus ou moins rapprochée) et ce dans toutes les directions : Travelling avant/arrière, pan, tilting, orbital shots. En vidéo de sport tout est possible et il est possible de faire preuve d'énormément de créativité.
Et qui dit mouvements de caméra, dit forcément "stabilisation vidéo". Comment suivre les sportifs et les athlètes pour immortaliser les figures avec la caméras sans que ça tremble dans tous les sens et que l'image soit fluide et agréable à regarder pour le spectateur ? C'est là où entre en compte la stabilisation vidéo.
Et même si aujourd'hui la mode va au gimbal je pense qu'il est important de connaître les différents types de stabilisation car chaque méthode de stabilisation possède ses avantages et inconvénients et il n'y a pas de stabilisateur idéal. Il y a différents outils qui performeront différemment et seront pertinents pour différentes situations. Les connaitrais tous vous permettra de savoir quoi privilégier si vous avez le choix du stabilisateur afin d'augmenter la qualité de vos prises de vues et vos vidéos de sport. Car oui, la stabilisation est un sujet fondamental pour nous autres vidéastes de sports car nous sommes amenés à bouger énormément et intensément avec les athlètes que l'on filme et que l'on accompagne.
Dans cet article je vous propose de revenir sur l'histoire et l'évolution de la stabilisation vidéo dans l'histoire des vidéos de sport.
Le plan fixe
Mais avant de parler de stabilisation, commençons tout d'abord par évoquer le plus vieux plan au monde. Le plan fixe. Le plan fixe qui est (malheureusement) délaissé par beaucoup de monde depuis l'avènement des gimbal électroniques et qui est pourtant si puissant et si important. Avec l'avènement des stabilisateurs électroniques (gimbal) de plus en plus performants et accessibles/abordables c'est que la plupart des vidéastes se trouvent obligés de ne faire que des plans en mouvements (et c'est dommage). A l'époque le plan fixe étant le plan de base, c'est vrai qu'une surabondance de plan fixe peut donner un côté très ennuyeux aux vidéos (surtout aux vidéos de sport) mais ces dernières années on est tombé de le revers contraire avec une surabondance de plans en mouvements. Heureusement le plan fixe revient petit à petit à la mode (peut-être justement à cause d'une overdose de vidéos ultra dynamiques, sursaturées de mouvements et de plans gimbal à outrance).
A titre personnel je trouve ça très rafraichissant. Le fait de mettre un plan fixe dans une séquence vidéo de sport ultra dynamique apporte d'autant plus d'impact et un contraste saisissant. Un peu comme lorsqu'on utilise un ralenti/slow motion. Le plan fixe c'est un peu le silence en musique. Bien saupoudré, cela apporte paradoxalement beaucoup d'impact et un meilleur rythme. Une bonne vidéo de sport n'est pas une vidéo qui va à 100 à l'heure durant toute la vidéo. Le plan fixe permet justement ces variations de rythmes. Le plan fixe permet de faire respirer la vidéo et le spectateur lui même.
Bon, on vient de voir l'importance du plan fixe, mais comment on fait un plan fixe ? Tout simplement avec un trépied. Un plan fixe est principalement réalisé au trépied. On trouve notre cadre, on fixe le PAN (mouvement rotatif autour de l'axe vertical) et le TILT (mouvement rotatif autour de l'axe horizontal) de notre tête ou rotule (qu'elle soit fluide ou non) et c'est parti. L'avantage du plan fixe c'est qu'il permet aussi de poser la caméra. C'est bête à dire mais poser la caméra nous permet parfois de prendre de la hauteur sur nos prises de vues, de prendre le temps de trouver un cadre, de composer notre cadre et ainsi d'avoir une image d'autant plus esthétique et travaillée.
Une des situations ou je recommande grandement l'utilisation d'un plan fixe sur trépied sont les situations "extrêmes". Par exemple dans le cas où l'on doit filmer un athlète ou un rider qui tente une figure particulièrement difficile ou dangereuse. Dans ces cas là, en tant que vidéaste on n'a pas le droit à l'erreur (notamment si on ne dispose que d'une seule caméra). Le sportif en face de nous peut prendre un risque et tenter quelque chose qu'il n'est peut-être pas en mesure de refaire plusieurs fois. Dans ces cas là, on ne peut pas se permettre de rater notre cadre car le gimbal électronique n'a pas bien réagi et de rater la prise. C'est pourquoi dans de telles situations de prises de vues extrêmes je préconise de sécuriser la prise avec l'utilisation d'un plan fixe sur trépied. Cela passe parfois par un plan fixe mais également par l'utilisation d'un objectif grand angle (comme le SONY 14mm F1.8 G master) afin d'éviter toute raison ou inconnue qui pourrait nous faire rater notre plan. C'est plus facile de cadrer une action rapide au grand angle que sur un téléobjectif à 200mm)
Bref historiquement le plan fixe est le premier plan, ce n'est pas le plus sexy au premier abord mais c'est toujours une très bonne idée de l'utiliser alors même qu'il n'a jamais été aussi facile d'obtenir une vidéo stabilisé.
Je trouve ainsi qu'avoir un bon trépied vidéo (et une bonne tête fluide) est toujours une excellente idée en 2024 même si la plupart des influenceurs et vidéastes ne jurent que pas le gimbal électronique. Je vois malheureusement trop peu de vidéastes de sport et tout types de vidéastes qui utilisent un trépied de manière général. Il faut voir ça comme une raison de plus pour se démarquer.
Si vous voulez en savoir plus sur mes trépieds favoris, voici un article à ce sujet.
Le stabilisation en mouvement
Le PAN and Tilt au trépied
Un jour viendra ou vous en aurez peut-être assez des plans fixes. Et c'est normal. Si vous avez un bon trépied et une bonne tête fluide, vous pourrez ensuite réaliser de très beaux mouvements de panoramique (PAN) et d'inclinaison (TILT). C'est le top pour suivre un athlète ou un sportif qui passe de gauche à droite de l'écran (ou de haut en bas).
Et aujourd'hui encore, malgré les nombreuses innovations et assistances des gimbals électroniques, rien de tel qu'un bon trépied et une bonne tête fluide. C'est la meilleure façon de suivre les athlètes. C'est la façon la plus simple et celle qui vous permettra de réussir 95% de vos prises. Si vous investissez dans une belle tête fluide, c'est la meilleure façon. La plus simple et efficace. Il est tout à fait possible de faire un panoramique avec un Gimbal électronique mais je trouve personnellement que c'est un véritable enfer ! Pourquoi car il y a une latence et un algorithme intermédiaire entre la main et la caméra qui rend difficile la précision et la rapidité du mouvement. Cette déconnexion entre le main et la caméra font qu'il y a cette espèce de latence désagréable et la nécessité de devoir "deviner" et anticiper ce que va faire le gimbal pour réussir son suivi. J'imagine que c'est une histoire d'habitude et qu'avec la pratique vous serez mieux capable d'anticiper les corrections de mouvements du gimbal et son algorithme. Mais je trouve tout de même que c'est contre intuitif et pas du tout précis ni optimisé pour cet usage quand un combo trépied + tête fluide est si simple d'utilisation et si précis.
Si vous voulez faire des vidéos de skates/ride/trottinettes ou BMX dans un bowl, positionnez vous au centre du bowl à ras terre avec un combo objectif grand angle sur trépied/tête fluide. Vous pourrez ainsi enregistrer des séquences magnifiques sans raté. Chaque prise sera quasi parfaite.
Si vous souhaitez connaitre le meilleur rapport qualité et le matériel que j'utilise au niveau trépied + tête fluide, rendez-vous ici. En vidéo j'utilise actuellement les trépieds vidéos Manfrotto Fast Twin Legs Carbon et la tête fluide manfrotto Nitrotech 608.
Le Dolly et la grue
Le trépied c'est bien, on peut certes bouger en pivot autour d'un axe de rotation horizontale et verticale mais malgré tout, on finit aussi par se sentir un peu bridé. Afin d'apporter plus de profondeur aux mouvements de caméras, le monde du cinéma a inventé les plans "dolly" et les plans grues. En gros le Dolly est simplement un chariot de manutention dans lequel dans lequel le cadreur se place avec sa caméra et son trépied. Il y a parfois des rails au sol qui sont ajoutés puis un technicien le pousse pendant que le cadreur fait son cadre. Les Dolly les plus onéreux sont même motorisés.. Malheureusement ces systèmes sont souvent très longs à mettre en place et coûteux en argent et en temps. Les mouvements sont d'une fluidité parfaite mais ces systèmes ne sont pas vraiment adaptés pour le monde du sport et du documentaire. On le retrouve seulement sur de grosses productions de films publicitaires et de fiction où on sait exactement quelle image on va filmer et quand on a le temps et les moyens techniques (et humains) nécessaires à sa mise en place. La fluidité de mouvement est exceptionnelle mais c'est une certaine contrainte pour la rapidité d'exécution qui est généralement nécessaire pour nous autres vidéastes de sport.
Comme être vidéaste c'est la débrouille, vous pouvez facilement vous rapprocher de l'effet Dolly pour pas cher en utilisant des objets à roulettes tels que : un caddie, un fauteuil roulant, un monowheel ou tout simplement un skateboard. Il d'ailleurs très courant de voir les skaters se faire filmer par leurs amis eux mêmes sur un skateboard. Cela permet de suivre les riders avec beaucoup de fluidité sur de longues distances sans avoir les à-coups liés à la course à pied.
En système plus abordable, nous pouvons également citer les sliders qui sont des mini rails (en générale d'une longueur inférieur à 1m50) et qui permettent de joli travelling. C'est assez sympa, j'en utilise beaucoup sur des projets publicitaires ou sur des pack-shots d'équipements sportifs, mais peu en situation de reportage ou d'évenements. Cela alourdi tout de même pas mal le set-up vidéo et demande un peu plus de temps de mise en place. Ce n'est pas très pratique quand on cherche le run & gun où qu'on réalise des tournages outdoors.
La stabilisation inertielle
Stabiliser une caméra à main levée
Parfois les riders enchainent les figures et les tricks les uns après les autres et on n'a pas le temps de changer de plan et déplacer le trépied à chaque fois, encore moins d'installer un Dolly. De cette façon on a parfois le besoin de filmer vite et d'être libre de tout mouvement. C'est là où les vidéastes de sports ont eu l'idée de filmer à main levéee, tout simplement. Cela offre un excellent compromis entre dynamisme et liberté de mouvement. On a tous en tête les images des vidéastes des skate des années 90 à mains levé dans les rues et skateparks avec leurs PANOSONIC Sony VX1000.
Malgré tout à l'époque, filmer à main levée tout en conservant suffisamment de stabilité était un vrai défi à l'époque où les boitiers et les objectifs n'étaient pas pré-stabilisés en interne comme c'est souvent le cas aujourd'hui avec des stabilisations internes type stabilisation IBIS.
Mais à chaque problème sa solution, et les vidéastes de skate ont rapidement trouvé des alternatives pour limiter les vibrations et rendre viable les prises de vues à mains levé.
La première solution est venue des vidéastes de skate qui étaient férus d'objectifs ultra angles (aussi appelés objectifs fish eye). En effet, les objectifs fisheyes étaient particulièrement appréciés des riders car ils permettaient d'abord de pouvoir filmer et cadrer le rider de plein pied tout en filmant le spot en entier. L'amplificatione et les déformations des perspectives permettaient en plus de donner une sensation de vitesse encore plus impressionnante. Et pour combler le tout, l'une des propriétés des ultras grand angles (très courtes focales) types 12/14/16mm) est que cela "lisse les micro tremblements". Utiliser des objectifs ultra grands angles et des fisheyes permet ainsi de filmer facilement à main levée sans impression de tremblement. L'usage des objectifs ultras angles est donc rapidement devenue un cheat code pour "stabiliser" les mouvements parfois chaotiques d'une caméra à main levéee.
Le deuxième cheatcode c'est l'utilisation d'une "top handle" (poignée supérieur sur le dessus de la caméra) (et le poids de la caméra). Tenir la caméra par le haut via une "top handle", permet d'utiliser la gravité naturelle du corps de la caméra pour stabiliser l'image vidéo. Soumise aux lois de la physique, plus la caméra est lourde plus l'inertie est importante et plus cela aide à stabiliser naturellement l'image. Par contre c'est toujours impossible de suivre les riders en évitant une image chaotique en se déplaçant ou en courant. Le main levée permet de se libérerdes contraintes du trépied mais pas encore de pouvoir suivre des athlètes en mouvement en se déplaçant sur de plus longues distances.
La stabilisation mécanique : glidecam et steadicam
La solution pour filmer en mouvement viendra du cinéma. Toujours avec ce concept de stabilisation inertielle, couplé à des rotules et des roulements, le steadicam voit le jour. Les steadicams sont des mécanismes possédant plusieurs bras de levier et masses réglables qui viennent se coupler à la caméra. Avec le réglage de différentes masses et du centre de gravité du système, on vient équilibrer la caméra ce qui permet de la déplacer dans toutes les directions avec une grande fluidité. Les steadicams ont été popularisés par des films tels que la saga Rocky. Bien que les steadicams originels issus du monde du cinéma sont très chers, de nombreuses alternatives et marques de plus en plus abordables ont vue le jour. Notamment la marque américaine Glidecam qui a crée son "handled stabiliser" (stabilisateur de poing) sur le même concept que les steadicam cinéma mais pour des plus petites caméras telles que les hybrides ou les caméscopes. Le glidecam a été une véritable révolution sur internet au début de Youtube. Propulsé par le célèbre vidéaste & youtuber Devin Graham (Devin supertramp), ce dernier fut un des véritables pionniers et premiers vidéastes d'internet à proposer des vidéos en mouvements avant 2010. Alors qu'on était limité à des vidéos très figé filmée au trépied (ou au contraire des clips très saccadés filmés à main levéee), Devin fut le premier à ma connaissance à proposer des plans incroyables d'athlètes et de riders en mouvement avec une grande fluidité. Ce fut grâce à son utilisation et sa maitrise du glidecam qu'il apu créer et populariser se style unique où il faisait littéralement "voler" sa caméra en suivant les sportifs de pleins de disciplines. Aujourd'hui encore il affirme dans de nombreux podcasts qu'il doit toute sa carrière au glidecam.
Roi des stabilisateurs pendant une belle décennie, le glidecam est aujourd'hui totalement délaissé et devenu "has been" par les vidéastes du web au profit des gimbals réputés beaucoup plus simples à utiliser. En effet, l'un de ses principaux défauts (et probablement le seul selon moi) vient de sa courbe d'apprentissage extrêmement longue pour réaliser des plans fluides. Comprendre la physique et la mécanique du steadicam n'est pas immédiat et il faut énormément de pratique et d'entrainement pour parvenir à régler et comprendre les réglages du système. Aussi la stabilité et la fluidité dépendra encore énormément du tact et du talent de son opérateur. En général, on considère que cet apprentissage dure facilement 3 à 6 mois avant d'obtenir des résultats acceptables. C'est donc très long, certes. Mais une fois acquise, cette maitrise est pour la vie. La stabilisation mécanique via steadicam c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Bien que très impopulaire aujourd'hui les stabilisateurs types steadicams comme le glidecam sont pour moi mes stabilisateurs préférés, et je ferai prochainement un article pour expliquer en détails les avantages et les inconvénients.
La stabilisation interne IBIS / stabilisation du capteur et des objectifs
Dans les années 2010 les boitiers photos et vidéos ont énormément évolués. Chaque année de nouvelles innovations techniques voient le jour chez les différents fabriquant de caméra (comme Canon, Sony, Nikon ou Fujifilm pour ne citer qu'eux). Une bataille féroce que se sont livrés les marques pour proposer des appareils toujours plus high-tech et toujours plus performants.
Les hybrides sont petit à petit apparus sur le marché pour remplacer les "réflexes" et les appareils photos sont devenus de plus en plus polyvalents et intéressants en vidéo. La vidéo se démocratisant de plus auprès des "amateurs" et autres youtubeurs. Les créateurs de contenus étant de plus en plus nombreux (et sans connaissances techniques photos et vidéos) il était urgent pour les marques de proposer des boitiers vidéos performants et accessibles, pour ne pas dire automatiques, au plus grand nombre. Ainsi il est apparu très vite pour les marques l'importance de trouver une solution pour limiter les tremblements et les saccades en vidéo.
Comme expliqué ci-dessus, une règle empirique pour la stabilisation vidéo réside dans la masse du système. Plus la caméra est lourde, moins il y a de micro-tremblements. Mais paradoxalement l'évolution technique et l'accessibilité au public à conduit les marques à créés des boitiers hybrides de plus en plus petits et légers. L'antagonisme même de la stabilisation vidéo dans un monde où on en a pourtant de plus en plus besoin.
Pour pallier à ça, les secteurs R&D des marques ont donc trouver une solution : la stabilisation du capteur. Créer un système qui permet aux capteurs des petites caméras d'amortir les vibrations directement à l'entrée. Ce système est plus connu sous le nom de IS/IBIS.
> La **stabilisation d'image** (_image stabilisation_ en anglais, souvent abrégé en IS) est un ensemble de techniques permettant d'améliorer la netteté d'une image. Ces techniques sont employées dans les [appareils photographiques](https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_photographique "Appareil photographique"), les [jumelles](https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumelles "Jumelles"), et les [télescopes](https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9lescope "Télescope"). La stabilisation permet de réduire l'effet du [flou de bougé](https://fr.wikipedia.org/wiki/Flou_de_boug%C3%A9 "Flou de bougé") des images prises avec un [temps de pose](https://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_de_pose "Temps de pose") trop long pour avoir une image nette avec un [appareil](https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_\(photographie\) "Appareil (photographie)") tenu à la main. (...) La stabilisation optique consiste à stabiliser l'axe optique de manière à contrecarrer les mouvements de l'[appareil photographique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_photographique "Appareil photographique"), ou des [jumelles](https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumelles "Jumelles"). Cette technique est implémentée au niveau de l'objectif ou, en [photographie numérique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Photographie_num%C3%A9rique "Photographie numérique"), du [capteur](https://fr.wikipedia.org/wiki/Capteur_photographique "Capteur photographique"). L'image projetée est stabilisée avant l'impression de la surface.
> — Source : Wikipédia
L'IBIS est donc au premier abord très pratique sur les petites caméras. Cela permet de diminuer un peu les vibrations avec un capteur baignant dans un bains d'huile. L'effet n'est pas non plus magique pour autant. Il est limité et ne permet pas de courir après des athlètes avec la fluidité d'un steadicam par exemple. Cela atténue simplement quelques micro-tremblements pour faciliter les prises de vues à main levée. Cependant il est presque impossible de se déplacer en marchant avec.
En plus des capteurs, les fabriquant proposent également aujourd'hui des optiques et objectifs stabilisés. (Astuce : chez SONY, les objectifs stabilisés portent sigle OSS. Cela permet ainsi de savoir si vous acheter un objectif stabilisé ou non) Coupler un objectif stabilisé à un capteur stabilisé permet d'approcher d'excellents résultats en termes de fluidités mais ne permet pas d'atténuer les effets de vibrations du 4e axe dans le cas d'une marche ou d'un déplacement à pied.
Malgré tout, la stabilisation IBIS n'est pas toujours recommandée. Il rend notamment l'impossibilité d'utiliser la technique de la stabilisation gyroscopique si le capteur ou l'objectif est stabilisé. Pourquoi ? Car les vibrations enregistrés par la caméra (ou le capteur gyro) n'est plus lié à celui du capteur car les deux sont découplés (rappelez-vous que le capteur nage dans un bain d'huile et est libre de ses mouvements). Ainsi il est très difficile de connaitre les réels mouvements du capteur pour le corriger.
Ce n'est pas très grave sur les petites caméras car celles-ci ne sont généralement pas capables d'enregistrer de telles informations nativement, mais cela peut-être fait via l'utilisation de capteurs d'acquisition (ou de Gopro) et rend ainsi l'opération impossible.
Sachez d'ailleurs que les caméras Cinéma n'ont pas de stabilisation du capteur en partie pour cette raison (et car générallement en vidéo on préfère avoir un capteur avec filtre ND intégré qu'un capteur stabilisé. En 2025 il n'est pas possible d'avoir les deux à ma connaissance). Contrairement à beaucoup de vidéastes, les cinéastes ont appris depuis toujours à stabiliser leurs images différemment et n'ont pas besoin de cette technologie. Ils préfèrent par contre l'usage des filtres ND intégrés ce qui change réellement la vie. C'est notamment le cas sur la SONY FX6 qui possède des filtres ND intégrés mais pas de stabilisation du capteur (contrairement aux caméras plus bas de gamme de la marque).
Il est donc très important de savoir maitriser une caméra professionnelle qui ne possède pas de stabilisation IBIS du capteur intégrée si vous souhaitez un jour devenir vidéaste de sport professionnel.
La stabilisation électro-mécanique : Gimbals
En 2024 Les gimbals sont les stabilisateurs les plus répandus. Ce sont des stabilisateurs 3 axes électroniques qui stabilisent automatiquement la caméra sur 3 axes de rotations (pan, tilt & roll ) de manière extrêmement simple.
La plupart des vidéastes et youtubeurs en ont un. Le gros avantage des gimbals est leur simplicité d'utilisation. Il suffit de mettre la caméra dessus, L'équilibrer (il suffit d'un tuto de 5 minutes pour apprendre) et 2 minutes pour équilibrer. Le caméraman peut alors se déplacer dans toutes les directions et l'appareil, munis de plusieurs moteurs, stabilise les mouvements indésirables automatiquement en temps réels. Cela à ouvert des perspectives de prises de vues incroyables et une grande accessibilité. N'importe qui peut apprendre à utiliser un gimbal en 5 minutes et obtenir une image chirurgicale. Les algorithmes se chargent de tout et les plans peuvent être exploités et stabilisés directement à la prise. Même quelqu'un qui n'a jamais utilisé une caméra de sa vie serait aujourd'hui capable de filmer en mouvement avec fluidité en moins de 5 minutes.
Malgré tout, je dois me confesser: je déteste les gimbals. Je hais les gimbals.
Au delà du look très robotique que cela confère aux images (et encore c'est de moins en moins le cas avec les derniers algorithmes proposés par l'entreprise DJI qui ont fait des progrès impressionnants ces dernières années), les défauts principaux sont à mon sens :
- la précision et la dépendance à l'algorithme : vous ne maitrisez pas réellement le mouvement et dépendez de l'interprétation de l'algorithme qui impulse un mouvement à la caméra selon ce qu'il comprend de votre propre mouvement. Il est donc difficile de réaliser des pan et des tilts aussi précisément qu'à main levée ou que sur un steadicam
- la latence : cela vient également avec un temps de réaction qui peut être fatale pour de la vidéo de sport. Un rider vtt arrive à pleine vitesse et vous voulez le suivre, bon courage tout en continuant sur un travelling quelques secondes. Bon courage avec un gimbal
- Devoir anticiper et "intuiter" les réactions de l'algorithme. Pour pallier aux deux précédents défauts il faut sans cesse tenter d'anticiper et intuiter les réactions du gimbals pour le faire arriver dans sa position finale. Cela vient surement avec de l'entrainement mais personnellement je déteste ne pas être en maîtrise de mon mouvement et le déléguer à un programme informatique
- la taille des caméras : la plupart des gimbals vous limiteront à des petits boitiers. C'est quasi impossible de monter une Sony Fx6 riggé (entendez par là, équiper avec micros, écran de retours, follow focus, transmetteurs HF etc.)
- La non stabilisation de l'axe vertical : la plupart des gimbals sont des stabilisateurs 3 axes. Ils ne stabilisent pas l'axe verticale ce qui rend plus compliqué les mouvements de poursuites en courant derrière les athlètes
- Les batteries électriques : pour ma part je ne supporte plus les batteries et je fais tout pour éviter de m'encombrer avec de nouvelles batteries. Si un jour vous êtes à court de batterie ou vous oubliez une batterie, vous êtes bloqué et incapable de filmer en mouvement.
- L'électrique : de mon expérience les caméras c'est comme les voitures, dès qu'il y a de l'électrique, c'est synonyme de risque de panne assuré. Si votre gimbal vous lache en plein tournage ou se met à faire des dingueries vous êtes foutus.
Les gimbals sont de très bons outils pour certaines utilisations, mais je trouve qu'ils sont loin d'être les stabilisateurs utlimes que vous vendent les youtubeurs et autres influenceurs. Tous ces défauts en sont la preuve. Pour moi les gimbals sont super et indétrônables pour filmer depuis un véhicule, ou filmer du sport automobile. Pour le reste je préfère les autres méthodes de stabilisation.
La stabilisation logicielle
Enfin au-delà de toutes ses solutions matérielles vient la dernière étape de stabilisation, celle qui permet parfois de sauver les meubles. Je parle bien entendu de la stabilisation en post-production : la stabilisation logicielle.
Elle peut parfois être cumulée aux méthodes de stabilisation précédentes quand le mouvement n'est pas assez lisse et stabilisé à votre goût.
Ces méthodes de stabilisation vont modifier vos rushes en "croppant"/rognant dans l'image pour stabiliser l'image. Le défaut de ces méthodes sont donc liés à la perte de résolution (on perd un peu en quantité d'information et en qualité d'images). C'est plus ou moins visibile selon comment l'utilisateur pousse les curseurs. Mais utiliser avec parcimonie, ses méthodes se révèlent efficaces et m'ont souvent permis de sauver des rushes.
La stabilisation gyroscopique
La stabilisation gyroscopique est assez rare car générallement réservée aux caméras les plus hauts de gammes telles que la SONY FX6 ou la RED KOMODO.
Les actions cams telles que les Gopro sont également pourvus des données gyroscopiques.
Les boitiers enregistrent en temps réel tous les mouvements de la caméra dans l'espace via des accéléromètres et des boitiers.
En post-production, des opérations purement mathématiques permettent de corriger toutes les tremblements grâce à ces informations. C'est un moyen de stabilisation très puissant et qualitatif. Il est également modulable et on peut choisir le bon compromis entre fluidité et rognage de l'image.
Les principales défauts de cette méthode :
- le temps de post-traitement, c'est long et cela ajoute des étapes supplémentaires au montage
- le crop dans l'image et la perte de résolution/qualité associée
- toutes les caméras n'en sont pas équipées
Concernant ce dernier point il est toutefois possible d'associer des capteurs externes (boites noires) qu'on colle à la caméra et qui vont enregistrer en externe les données gyroscopiques. (On peut également coller une gopro). Cela demande par contre de bien synchroniser les données gyroscopiques et les images pour que la correction soit bien synchronisée.
Le meilleur logiciel de stabilisation gyroscopique est sans aucun doute GyroFlow. Il est gratuit open source et très puissant. Je prévois de faire un tuto sur son utilisation à l'occasion.
Le Warp stabiliser
Le Warp stabiliser est la plus mauvaise façon de stabiliser une image. Il s'agit d'algorithmes intégrés aux logiciels de montage et de post-production tels que Da Vinci Resolve, Adobe Premiere etc. Contrairement à la stabilisation gyroscopique qui se base sur des données réelles très précises, le warp stabiliser fonctionne un peu "à l'aveugle" en analysant le mouvement de l'image filmée. Il en résulte parfois l'apparition d'artefacts et une stabilisation grossière et visible. Malgré tout, c'est tout de même un outil qui peut aider à stabiliser de légères vibrations.
L'avantage c'est qu'il est beaucoup plus simple à utiliser (pour de petites vibrations) que la gyrostab car il est directement intégré au logiciel de montage (là ou il faut générallement utiliser un logiciel externe pour la gyrostab).
Le cas des drones
Les drones ont été eux aussi une véritable révolution dans le monde des vidéastes de sport. Que ce soit les drones stabilisés ou les drones fpv ils ont ouvert un tout nouveau monde de possibilités aux réalisateurs et aux vidéastes de sport. Je ne détaille pas particulièrement la stabilisation des drônes car il s'agit simplement de cumul entre deux des stabilisations que j'ai déjà abordées plus tôt dans l'article.
La plupart des drones FPV sont stabilisés via la méthode de la stabilisation gyroscopique (les gopros enregistrent les données gyroscopique). C'est d'ailleurs grâce à l'explosion des drones FPV qu'on a vu débarqué sur le marché des superbes solutions logicielles open sources comme Gyroflow pour stabiliser ses vidéos en post-production.
Et les drones stabilisés comme les DJI Mini Pro ou MAVIC, ont tout simplement un mini gimbal embarqué qui stabilise électroniquement le capteur des images.
Conclusion : Quel stabilisateur est fait pour vous ?
TODO